Criminalité financière: «Il faut une Greta Thunberg de l’assainissement économique»

Posé, heureux, Michel Claise è un juge d’instruction spécialisé dans la lutte contro la criminalité financière. Il nous reçoit au pied du Palais de Justice.

Depuis Bruxelles, il grand public retient de lui qu’il fait rentrer des dizaines de million voire plus, dans les caisses de l’État à la suite de ses enquêtes fouillées et minueuses. Personne n’est épargné par son travail de terrain: chefs d’entreprises, banques (suisse USB, britannique HSBC, sans oublier Fortis), politiciens (Serge Kubla), même le football fait l’objet de toutes ses attentions. « Je ne parle jamais des affaires en cours. »

Cet homme de dossier est aussi un romancier qui connaît un vrai succès de librairie et non le premier roman est sorti en 2006: «Salle des pas perdus». En 2021, il a sorti un nouveau roman : « Crime d’initiés ».

La crisi è una opportunità per l’argent sale?

« Chaque crise est une opportunité comme la crisi de 2008. Dans cette crise-ci, il ya eu les escroqueries aux subsides, aux masques… mais de nombreux commerces qui ont fait faillite ont été rachetés par des mafias. Aujourd’hui, le mafie occupano posizioni chiave nell’economia. 50 % dell’economia italiana serait détenue per le mafie. »

Et chez nous?

« Nous sommes plutôt une plate tournante. Les chiffres sont terrorisants et touchent la contrefaçon, il carosello alla TVA, la cybercriminalità, il traffico di armi, la prostituzione… vous dépassez le PIB brut de l’Europe. Nous avons perdu le contrôle et en cela, la société est en Danger. Nos dirigeants politiques ne comprennent pas. »

Ce n’est pas rassurant!

« Je ne suis pas là pour rassurer le citoyen, je suis là pour qu’il réagisse. »

Que peut faire le citoyen ?

« Le citoyen doit discende dans la rue en disant : aggressione dell’economia. Quand je vois la jeunesse manifester pour le climat, je lui dis de manifester aussi pour la justice et l’assainissement de l’économie. C’è urgente. En plus, les deux se tiennent. À même cause, même effet. Il faut se battre contro la criminalité financière. Il faudrait la Greta Thunberg de l’assainissement économique. Tant que le citoyen n’en prendra pas conscience et ne le dénoncera pas, le monde politique ne bougera pas. C’est comme pour la problématique du climat. Les partis n’ont réellement bougé que quand le public est discende dans la rue. »

Vincent Lievin

À votre niveau que pouvez-vous faire pour que cela change ?

« Je donne des cours, je participe à des conferenze internazionali, je prends la parole pour sensibiliser, mais rien ne bouge. Je participe comme expert à la commission des finances de la Chambre. Nous avons préconisé des Chooses et rien n’a été pris en considération. Je suis égallement expert au groupe de répression au Conseil de l’Europe. La Belgique a été évaluée et une trentaine de recommandations nous ont été adressées pour juin 2021. Rien n’a été fait. »

Qu’en tirez-vous comme conclusione?

« La Belgique est un pays corrompu… et malgré tout, personne ne réagit. Et quand je le dis, on me dit que je fais le lit de l’extrême droite. Quelle bête remarque. Ce n’est pas moi qui fais le lit de l’extrême droite. Quand on prend un mauvais médicament, on meurt du médicament et pas d’avoir lu la posologie. »

Que peut faire la police à son niveau ?

« La corruzione chez nous est à tous les niveaux même chez les policiers. Le monde politique n’est pas épargné, vous voyez ce qui s’est passé dernièrement à Liegi. Mais ce ne sont que des gottes d’eau de l’iceberg. Il faut que personne ne se sente à l’abri. La speranza del gendarme. »

Commenta agir ?

« Il faudrait avant tout prendre en considération le phénomène, ce qui n’est pas le cas actuellement. Su manque de moyens policiers et au niveau de la magistrature. C’est une constatation. »

L’état des bâtiments de Justice ?

« C’est une excele question. Ce n’est pas décent. Au-delà des lieux de travail, il ya le manque de moyens tecniche : voitures… J’ai beau le dire, jamais personne n’est venu me dire que j’ai tort. Un collègue m’a dit, « ils attendent que tu prennes ta pension. » Je peux vous dire que ce n’est pas tout de suite. »

Commenta trouver les moyens ?

« En allant chercher l’argent dans la poche des organizzazioni criminelles et des fraudeurs tradizioni. Il faut arrêter le robinet qui coule et retrouver l’argent. Le monde politique et les citoyens doivent donc comprendre qu’il s’agit d’un phénomène prioritaire. La criminalité financière est crapuleuse avec des gens qui commettent des meurtres, qui blanchissent… »

V.Li.

Le monde politique, comprend-il l’ampleur du problème ?

« Dans ce domaine, je pense que nous sommes confrontati a un manque de formation du monde politique. »

Il faut prévoir des masterclass pour le monde politique ?

« Nous sommes là pour leur expliquer quand nous allons dans des commissions au Parlement. Certamente comprennent, mais ils manquent de moyens d’action. J’entends des politiques se plaindre, mais cela ne suffit pas de se plaindre, il faut des actes et mettre en exécution des lois. »

Cela ha incontrato il pericolo la démocratie sociale ?

« Nous allons la perdre à cause de cela. C’est terribile. Il est plus facile pour certes partis politiques de dire, je vais participer à l’assainissement du climat que de dire, je vais prendre des mesures qui vont déplaire à mon électorat. Cela amène de nombreuses faillites aussi. »

Que fait notre ministre actuel ?

« Il ministro della giustizia Van Quikenborne an émis une note pour dire ce qu’il allait faire pour lutter contro la criminalité financière. C’est affligente. C’est une déclaration d’intention irrealisable et non réalisée. Il annonce l’engagement de 600 policiers, mais ce n’est pas de sa compétence, il annonce l’engagement d’experts… Quand Paul Magnette annonce qu’il va redynamiser le ministère des finances, il annonce un milliard, ne mais l’ai toujours pas vu. Cette amministrazione souffre d’un manque de moyens et de personal… »

C’est toudis lès p’tits qu’on spotche ?

« Plutôt que d’emmerder le bistrotier, il faut suivre les transferts des multinationales. »

Avec moins de fraudes, il y aurait plus d’emplois ?

«Tout irait mieux. Su rendrait la fiscalité plus simple et moins lourd. »

Comment changer notre fiscalité ?

« Il faut peut-être brûler le code et le réécrire. Si on avait plus de moyens, on pourrait en donner plus à la culture, aux soins de santé, à l’enseignement, à la justice… Nous manquons de personnes au tribunal de première instance. Commenta fait-on? La giustizia familiare ne fonctionne plus du tout non plus. »

V.Li.

« Le roman est un plaisir personale, le plaisir de l’écrire et une autre manière de sensibiliser le citoyen à cette problématique. J’ai la chance en plus d’avoir des rencontres avec les lecteurs qui sont souvent très riches. »

Il ya une différence entre le juge et l’écrivain ?

« Au lecteur dans mes livres que je dédicace, je signe Michel et les mandats d’arrêt, je signe Claise. »

Un prochain projet de livre ?

«Ehi. Mon problème n’est pas la peur de la page blanche, mais d’avoir le temps de l’écrire. Surtout que je suis très investi dans le milieu culturel et que j’ai une vie privée très riche. Quand je travaille sur un livre, je le conçois pendant l’année, je fais des recherches… et j’écris pendant les congés. Je ne m’enferme pas, mais je suis un lève-tôt et je travaille deux trois heures par jour. Cominciamo alle 6 ore del mattino avec de la musique classique. Je dis toujours que c’est une main mystérieuse qui nous pousse dans le dos et qu’il ne faut surtout pass se retourner… »

Encore le temps pour une vie de famille?

« J’ai deux fils de 30 et 25 ans et je m’entends très bien avec eux. Dernièrement, j’ai rejoint mon fils aîné en Colombie. J’ai été sur la tomba di Pablo Escobar… »

La trasmissione est essentielle pour vous?

« J’ai toujours aimé l’enseignement. C’est la trasmissione. C’est le mot le plus magique du monde. C’est notre part d’immortalité. »

V.Li.

Qui êtes-vous vraiment ?

« Je m’autoproclame humaniste et je le suis. Je n’ai pas envie de voir la société s’écrouler. Je me battrai jusqu’au bout pour sensibiliser tout le monde à la question. »

Est-ce que c’est dans la nature humaine de frauder ?

«Oui tout à fait, le profit illicite esiste depuis l’Antiquité, mais ce n’est pas pour cela qu’il faut être fataliste. Déjà Périclès le faisait dans la Grèce Antique au 5ème siècle avant JC. La tradizione s’est maintenue. »

Vous arrêtez souvent des personnes ?

« J’ai la réputation dans la presse d’être quelqu’un de très dur qui arrête beaucoup de gens. Il ne faut pas oublier les années de travail pour accomplir une arrestation ou boucler un dossier. Je peux arrêter quelqu’un le jour-même pour un flagrant délit notamment pour un blanchiment d’argent. Une enquête financière peut prendre entre deux mois et un an et demi. Après viennent l’arrestation et les question aux personnes appréhendées. Après il ya l’interrogatoire qui peut être un jeu d’échecs suivant les réponses vraies ou fausses de la personne en face de moi. »

V.Li.

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